Il y a un peu plus de 100 ans, en 1914, se tenait à Tokio une grande exposition, The Tokyo Taisho Exhibition, qui rassemblait différentes singularités provenant de toutes les régions du Japon. Si de nombreux pavillons de cette exposition vantaient les efforts de l’industrie japonaise et le modernisme, l’un d’eux se révélait plus original. En effet, c’est dans ce pavillon, dans le Parc d’Ueno que furent pour la première fois présentés au grand public, plus de 7 millions de visiteurs sur 5 mois, des carpes colorées en provenance de la région de Niigata.

Comment sont apparus ces carpes colorées?

Dans la province de Niigata, il y a quelques centaines d’années, les villageois, tenus de produire du riz sur des plateaux terrassés par leurs soins, ont construit de vastes réserves d’eau dans les hauteurs afin de mettre en place un système d’irrigation pour l’été. Au regard d’un climat assez rude en hiver, il était difficile d’élever dans la région les traditionnels bovins, porcs… pour compléter l’alimentation de la population. C’est au début des années 1800 qu’est apparu l’idée d’élever des carpes dans les retenues d’eau durant l’été. Elles pourraient être récoltées à l’automne et conservées par salaison pour la période hivernale.

Ces carpes brun/noir, nommés magoi furent donc reproduites, offrant ainsi une grande quantité d’alevins qui pouvaient aisément grossir en quelques mois dans les étangs argileux. Des géniteurs, ne pouvant résister à la rigueur de l’hiver dans les montagnes, étaient maintenus en vie d’une année à l’autre dans les habitations des paysans, dans des eaux tempérées, non sans mal.

Au fur et à mesure des années, la reproduction de sujets issus de parents communs a induit des individus avec quelques mutations génétiques, notamment l’apparition d’écailles colorées.

 

Yamatoshi

Tout à commencé à Yamatoshi, petit village au sud de Nagaoka où quelques fermiers ont décidé de conserver ces sujets atypiques. A force de croisements entre ces divers poissons, les premières carpes pleinement colorées, nishiki koi, sont apparues. Les premières variétés ainsi produites, dans le milieu du 19ème siècle, étaient de type asagi, bekko et kohaku.

 

 

Il aura fallut attendre encore quelques décennies pour améliorer la production des nishikigoi et pouvoir les transporter sur de longues distances afin de les faire découvrir à tous.

Après le tokyo Taisho Exibition, les koi furent introduites dans les fossés qui entouraient le palais de l’empereur Yoshihito.

 

 

 

 

 

http://www.meijishowa.com/photography/184/70126-0001-taisho-exhibition